On m’a demandé d’écrire un article pour le mensuel de la Paroisse…

Ca a donné ça :

« Un an déjà…

Cela fait un an déjà que je suis partie rejoindre les orphelins de Katmandou, pour une durée de 5 mois, mais aussi pour le plus long voyage de ma vie. Un sac à dos plein à craquer et un départ qui tombait à une date plutôt, comment dire, opportune… C’était le jour du mercredi des Cendres : le début du Carême, un beau clin d’œil ou plutôt « clin-Dieu » comme dirait une amie. Cette expression me fait sourire, mais elle exprime bien toute la portée de mon voyage : je partais pour 150 jours, un temps pour donner du temps aux autres, mettre mes petits besoins de côté et essayer de changer les choses, à mon échelle, humblement. Un an plus tard, en ce Carême 2013, quand je fais le bilan, je me dis que c’était probablement l’expérience la plus enrichissante de ma vie : j’ai découvert dans les yeux de ces enfants bien plus de richesses qu’il n’en faut pour vivre heureux toute une vie ! Ces regards me manquent, mais ils ont laissé en moi une marque indélébile : celle de l’amour, du plus grand amour, de celui qui dépasse toutes les barrières de langue, de culture ou de religion. Ces regards ont été pour moi le signe quotidien de l’amour d’un Dieu universel, d’un amour qui m’a porté tout au long de ces mois, jour après jour, même quand le manque de ma vie d’ici se faisait ressentir. Alors de retour aujourd’hui, en France, je ne peux que penser en ce Carême à ces regards qui ont été mon quotidien pendant ces 5 mois, et je me dis qu’en fait  je n’en suis pas tout à fait revenue de ce voyage, et que c’est vraiment le plus long et le plus beau voyage de ma vie. Et j’espère que pour de nombreuses années encore, je garderai en moi ce besoin, cette envie, ce souffle qui me pousse à donner de mon temps, de mon énergie, et de moi-même aussi pour ces enfants.

Une action sera menée pendant le Carême dans notre paroisse pour l’aide aux orphelins du Népal, j’espère qu’elle pourra aider financièrement l’orphelinat, mais qu’elle sera aussi l’occasion de méditer et de partager toutes les actions entreprises, ici ou ailleurs, pour aider les plus nécessiteux. Je terminerai en citant cette phrase qui est pour moi probablement celle qui a pris le plus de sens au cours de cette année :

« Amen, je vous le dis, chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » Matthieu, 25,40

Beau Carême à tous,

Sandrine Jolivalt »