Sur la route de l’EBC… (Everest Base Camp pour les non initiés…)

Malgré un trekking avorté, j’ai quand même quelques clichés sympas à vous montrer !

PS : Buzz, j’espère que ça te rappellera quand même quelques bons souvenirs ;)

 

Trek Ghorepani (les photos… enfin !)

Désolée pour le tri, vu la galère pour les mettre en ligne déjà, ça me prendrait trop de temps… Votre job consiste donc à remettre les photos dans le bon ordre ;)

PS : Matt est parti ce matin…

 

Trekking in Annapurna Area

Nous voilà revenus de Pokhara, après 4 jours d’un trek court mais intense. De quoi me donner un bon aperçu de ce qui m’attend dans trois semaines : des paysages magnifiques et des montagnes vertigineuses qui jouent à cache-cache avec les nuages mais qui vous touchent forcément. J’ai eu l’impression d’être dans l’Eden. Oui, oui, l’Eden, je vous assure. Une nature sauvage, luxuriante,  indomptable. L’empreinte de l’homme à peine visible dans certaines vallées. Je comprends aussi mieux maintenant pourquoi le Népal met tant de temps à se moderniser. Le lire dans mon Lonely Planet est une chose, le vivre en vrai en est une autre. Quand vous voyez des « caravanes » de mules ou de chevaux maigrichons qui transportent tous les jours les vivres nécessaires aux habitants, et que vous croisez des étudiants, ou des femmes avec enfants en bas âge sur le dos faire des kilomètres de dénivelé (oui j’ai bien dit des kilomètres de dénivelé !) pour se rendre à l’école ou au dispensaire, vous comprenez mieux oui, et ça vous fait réfléchir aux « difficultés » rencontrées dans votre propre vie.

Pourtant quand vous les côtoyez et que vous êtes le témoin de leur joie de vivre, vous comprenez aussi pourquoi ils y restent, dans leurs montagnes. Ils y sont heureux tout simplement. Ils vivent en quasi autarcie mais ils ne meurent pas de faim au moins. Ils ont leur lopin de terre, ils cultivent ce qu’ils ont besoin pour vivre. S’ils émigraient en ville, ils deviendraient sûrement SDF à crever la faim, comme c’est le cas pour les gens qui espèrent trouver l’eldorado à Kathmandu. La blague…
Pour le côté effort physique du trekking, il faut bien l’avouer, j’en ai chié :) Mais si on m’avait demandé si je voulais continuer encore quelques jours, j’aurai signé tout de suite. Y’a pas de doute, la montagne est vraiment ma destination préférée, hiver comme été. Le paysage est toujours différent et en quelques minutes de marche, vous pouvez découvrir un nouveau sommet, une nouvelle vallée, une nouvelle végétation. Cette nature magnifique s’offre à vous gratuitement et se laisse apprécier sans limitation de durée. Il n’y a qu’à vous élever un peu. J’ai dit un peu hein, mais nous on a fait des dénivelés de malade en une seule journée. Ben oui, on se l’est fait à la « Nepali style » ce trek, ça explique aussi pourquoi j’en ai tant chié ! Ici ils « construisent » des escaliers dans la montagne pour pouvoir grimper plus rapidement, ça vous tue les cuisses et les mollets, mais ça vous assure d’arriver de bonne heure à votre destination… et avant qu’il pleuve surtout… On est dans la période précédent la mousson, donc il commence à pleuvoir un petit peu, mais cette semaine a été particulièrement arrosée apparemment. Mais bon, tant mieux pour les réserves d’eau et pour le fonctionnement des barrages hydroélectriques

 

Dans les temps forts de ce trek, je retiendrai :
-    les premières heures de rando en bordure d’une rivière et mon sac qui me scie les épaules, j’ai eu beau réduire au max les affaires pour la semaine, mon sac pèse quand même plusieurs lourds kilos… Krishna et Susil, eux, ont des sacs super légers et Susil me propose d’échanger nos sacs, hors de question mec, je porte mon sac ! Ca me fait un bon entrainement pour le trek de l’Everest (je lui donnerai quand même mon sac de couchage le lendemain…).
-    la soirée dans le premier lodge, au rythme des chansons et des danses de Deepak, le propriétaire, qui est la personne la plus joyeuse et souriante que j’ai rencontré sur le parcours
-    les 3200 marches d’escaliers du lendemain matin, là, c’est clair, j’ai vraiment morflé, mais mon dos s’est habitué à mon sac, je monte lentement, mais sûrement. Susil me dit au début de la montée « Slowly, slowly », entre nous, je vois pas comment je pourrais faire autrement…
-    La traversée d’une forêt sauvage de rhododendrons en fleurs, magnifique ! C’est l’arbre national du Népal, y’en a plein ici, des roses, des rouges… Là, je commence à me dire qu’on entre dans l’Eden…
-    La rencontre avec un groupe de français qui font le tour des Annapurnas pendant 20 jours, on en parle un peu, et, au moment où ils me demandent ce que je fais pendant 5 mois ici,  je m’entends moi-même expliquer l’orphelinat, le mi-temps annualisé et mon « job » ici. Et je me dis que c’est vraiment génial de faire ça !
-    Le coup de fil à l’orphelinat le soir, les enfants ont eu leurs résultats : Lokhendra finit premier de sa classe (ils sont une quarantaine…), Niraaj second. Rubina, Roshan et Birendra seconds aussi de leurs classes. Tout le monde est passé, même Mithu qui a le plus de difficultés. Comme je suis heureuse et fière d’eux ! Je les ai chacun au téléphone, ça me met la patate !
-    La montée au sommet à 4h30 le lendemain matin à la lumière des lampes frontales,  expérience mystique s’il en est… Le lever du soleil sur les hauts sommets enneigés de l’Annapurna, Dieu que c’est beau, ça vous donne envie de lever la main vers le ciel et de serrer la pince au créateur de cette nature si parfaite et lui dire :  « Great job ! ».
-    La balade sur une crête donnant sur ces mêmes sommets, avec les rhododendrons en plus et une vue époustouflante, là vous en êtes sûrs, vous êtes dans l’Eden…
-    Dans une forêt dense et accidentée, le singe blanc qui traverse juste devant vous la vallée encaissée dans laquelle vous descendez, c’est super rare et assez incroyable de voir comme ça un animal sauvage passer devant vous !
-    Le même jour, la grêle qui tombe en milieu de journée au cours de la descente, vous hallucinez et vous vous apprêtez à affronter les heures de marche les plus longues et éprouvantes du trek. Cela dit, vous appréciez grandement de vous réchauffer auprès du feu d’un lodge sur le chemin, le temps de discuter un peu avec les autres touristes qui sont aussi trempés que vous, c’est sympa comme tout.
-    Les discussions avec Krishna sur la culture népalaise, sa vision de la vie et sa foi, son histoire et son expérience.
-    Les « Namaste, chocolate ? » des enfants, sur le sentier qui traverse les cultures en terrasse. Vous n’avez pas de chocolat sur vous, et vous préférez donner un peu dans les « donations box » qui jalonnent le sentier au profit d’une école ou d’un dispensaire.
-    La balade près du lac de Pokhara, ville balnéaire très touristique du Népal, qui contraste vraiment avec la vie dans les montagnes. Ici on est plus dans un mode de vie à l’occidentale, restos, boutiques et surconsommation.  J’ai immédiatement envie de retourner en altitude !
-    Le départ de Pokhara, alors que le ciel est ce matin là super dégagé sur les sommets, grâce à toute la pluie des jours précédents, c’est clair maintenant, fucking shit ! Bon, c’est pas très  grave, ce court trek vous a convaincu de revenir de toute façon pour faire le tour des Annapurna une prochaine fois !
-    Le retour à l’orphelinat, les sourires des enfants, les habitudes qu’on retrouve. Cette fois-ci je leur fais une bise à tous en arrivant, ça les étonne un peu, mais il y en a qui me la rende bien. Je suis en manque de chiffoutage alors j’en profite !

Au final, je crois que mon humeur a suivi les aléas de la météo, euphorique par moment, découragée à d’autres. Mais une chose est sûre, ça m’a bien motivée pour le camp de base de l’Everest ! Je vais continuer à aller courir 2 à 3 fois/semaine le matin avec Krishna (et Matthieu tant qu’il est là), histoire de m’entretenir physiquement (faire du jogging ici, c’est vraiment plus original que de courir à la Pep’ !). En attendant, je suis vraiment super contente, ça m’a fait du bien cette petite bouffée d’oxygène de l’Annapurna, j’en reviens gonflée à bloc, des images pleins les yeux et des projets pleins la tête. Et puis ça va, Matthieu n’a pas l’air de trop me détester de l’avoir entraîné dans ce trek, lui qui n’avait aucune expérience de randonnée en montagne auparavant, il a fait son baptême des 3000 du coup. Il fait beaucoup de progrès en anglais aussi et s’est bien intégré ici. Tout est parfait dans le meilleur des mondes donc. CQFD !